Trous dans le fil : faciliter l'aiguisage après les avoir retirés

La méthode suivante est celle que j’utilise pour dégager un fil grossier après avoir ôté les trous du tranchant d’un rasoir, cela sans user ni le dos du rasoir ni mes pierres à aiguiser. Quoiqu’en disent les « anciens » (qui ne l’ont pas essayée,) mon expérience me montre qu’elle est efficace. (Le seul inconvénient est cosmétique, et est évité en ayant un mouvement précis ; voir dernière image.) Après l’avoir appliquée, je peux passer directement au coticule, méthode dilucot ; cela avec des rasoirs « near wedge. » Elle m’épargne de l’usure de pierre, de l’usure de dos, et du polissage de biseau.


Pour résoudre des trous dans le fil d’un rasoir, je trouve qu’aiguiser beaucoup pour manger la partie du fil qui porte les trous, ça forme un biseau trop large. Le polissage du tranchant, surtout sans « scotch, » est rendu très long et difficile. (Sans parler de l’usure dos occasionnée.)

Comme autre méthode, j’ai vu ronger le fil sur du papier abrasif, en tenant la lame à un angle très ouvert (autour de 40 °.) Ça ménage le dos, mais il faut quand même, par la suite, enlever beaucoup de matière avant de travailler le fil.

Je me suis dit que l’idéal était de former un biseau primaire à un angle inférieur à celui permis par le dos (et sans user le dos, si possible) ; de sorte qu’ensuite, dès qu’on passe le rasoir sur une pierre d'aiguisage plane, on crée un biseau « secondaire » à l’angle donné par le dos (qui sera en fait le biseau d’aiguisage du rasoir si on n’use pas de « scotch, » (et sera le biseau primaire si on utilise du scotch,)) et on travaille tout de suite le fil.

La méthode que j’ai trouvé pour cela est la suivante :
(Après avoir retiré les trous en « coupant de la pierre, » c’est-à-dire en frottant le tranchant sur la pierre comme si je voulais la couper, tout en faisant attention à conserver une courbure régulière au fil,) je tends une bande de papier abrasif sur une enclumette de bijoutier, et je frotte le tranchant sur le papier, une portion à la fois, tandis que le dos reste sur la table de l’enclumette.


L’épaisseur du papier fait que l’angle d’aiguisage est inférieur à celui qu’on aura sur une pierre plane. (Il faut d'ailleurs bien tendre le papier, sans quoi on produira un biseau convexe.)

Tenir du papier abrasif tendu sur une enclumette, c’est le moyen le plus pratique que j’ai trouvé. N’importe quel autre objet ou installation présentant une surface plane suffisamment étroite pour aiguiser le talon sans que la soie ne rencontre un obstacle ferait l’affaire.

Résultat : J’arrive à un fil, le dos n’est pas usé, et passer la lame sur une pierre plane forme tout de suite un biseau final étroit et facile à polir.

Images après quelques passes sur une pierre plane grossière :

On voit ici très bien les rayures produites par un mouvement trop ample, qui a fait que le flanc de la lame a frotté sur le papier abrasif :

SFG a écrit:

L’épaisseur du papier fait que l’angle d’aiguisage est inférieur à celui qu’on aura sur une pierre plane. Il faut bien tendre le papier, sans quoi on produira un biseau convexe.

J'ai du mal à comprendre, pour moi l'angle n'a rien à voir avec l'épaisseur du papier, l'angle est celui que l'on donne suivant l'inclinaison de la lame.

Quand on met du scotch sur le dos, on "surélève" le dos, et on aiguise à un angle plus ouvert que sans scotch, créant ainsi un biseau secondaire.
Ici, le "surélève" le tranchant de l'épaisseur du papier, et j'aiguise à un angle moins ouvert que sur une pierre plane.

jamais vus ça ça frôle le n'importe quoi

La première partie de ton processus est souvent employé ici (Elba ou moi même l'avons souvent fait , d'autres sans doute aussi)
Donc enlever une grosse encoche sur le fil en usant le biseau perpendiculaire à la pierre , c'est possible , ca permet aussi de remettre le biseau droit en cas de joue flasque.

Ensuite tu te fais un nouveau biseau puis un fil à la pierre de façon classique, si nécessaire et seulement si nécessaire tu peux scotcher le dos  (c'est l'un des rares cas ou je m'autorise à l'utiliser) pour éviter d'avoir un biseau trop large tout en conservant un angle compatible avec un rasage efficace. Edit : cependant avec une diminution de la lame l'angle ne sera pas forcément dans la fourchette idéale, il sera probablement plus ouvert mais néanmoins utilisable dans la plupart des cas.

Pour le reste du processus !!!!! jamais utiliser en aucune façon du papier abrasif, il existe des outils adaptés que sont les différentes pierres  

Euh !! je dirai très mauvaise technique ....
Car non seulement tu auras jamais un résultat acceptable comme ça mais en plus tu rends la reprise de cette lame de façon correcte encore plus compliqué .Donc arrête de suite a moins que tu veuille l envoyer a la poubelle...

SFG a écrit:

Quoiqu’en disent les « anciens » (qui ne l’ont pas essayée,) mon expérience me montre qu’elle est efficace.

Et bien amuses toi bien

La meilleure méthode et la plus traditionnelle serait de passer la lame à la meule de pierre, ou au backstand avec une roue du bon diametre ( et dans ce cas bien surveiller la température de la lame). Mr Coussy, membre du forum, devrait pouvoir faire çà, suivi d'un bon affilage, pour pas cher.

El Bretón Andaluz a écrit:

J'ai du mal à comprendre, pour moi l'angle n'a rien à voir avec l'épaisseur du papier, l'angle est celui que l'on donne suivant l'inclinaison de la lame.

Justement, d'après ce que je comprend, le dos étant en contact avec l'enclume, plus ton papier sera épais, plus ta lame sera horizontale, et plus l'angle au niveau du biseau sera aigu, de la même façon que l'on "rentre" dans le métal en travaillant au backstand ou à la meule.
Pour moi, toujours d'après ce que je comprend, la différence essentielle entre "meule ou backstand" et la méthode de SFG, c'est que dans le cas exposé on enlève de la matière en suivant le fil, alors qu'à la meule ou au backstand on travaille perpendiculaire au fil, et dans cette méthode on utilise l'enclume pour guider le dos, alors qu'à la meule ou au backstand, on le fait à main levée ou avec un guide placé sur la machine.
Alors effectivement, toujours d'après ce que j'ai compris, la méthode exposée n'est certes pas dans les canons de la tradition, mais en est-elle pour le moins inefficace au point d'en devenir hérétique ??
:p

A la meule, on peut travailler sur toute la surface intérieure de la lame sans que le dos soit en contact,
moyennant avoir une meule du bon diametre ( ou d'un diametre inférieur)